Les voitures abandonnées au Nigeria : une nouvelle réalité économique et sociale

La suppression des subventions sur l'essence par le président Bola Ahmed Tinubu a entraîné une hausse significative des coûts du carburant, affectant profondément le quotidien des Nigérians.

Impact de la hausse des prix de l’essence #

Emmanuel Bolaji, un retraité de Lagos, partage son désarroi : « Je n’ai plus les moyens de payer le carburant, donc j’utilise les transports en commun ». Cette situation est devenue courante depuis que le prix de l’essence a presque quintuplé en quelques mois.

La conséquence directe de cette flambée des prix est visible sur le marché automobile. Les voitures, autrefois symboles de statut social, sont désormais perçues comme des fardeaux financiers. De nombreux véhicules sont relégués au parking, faute de pouvoir en couvrir les coûts d’usage.

Le marché automobile en mutation #

Maji Abubakar, un vendeur de voitures à Abuja, constate une baisse drastique de la demande : « De nombreuses personnes mettent en vente leurs grosses voitures, mais il n’y a plus d’acheteurs. » Les voitures de luxe et les SUV, particulièrement gourmands en carburant, sont les premières victimes de cette nouvelle donne économique.

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Face à ces défis, les consommateurs se tournent vers des alternatives plus économiques. Les voitures d’occasion et les modèles chinois, moins chers et moins gourmands en carburant, gagnent en popularité. Kunle Jaiyesimi, du groupe CFAO, note une augmentation des ventes de marques chinoises telles que Changan et GAC, qui proposent des véhicules à des prix plus accessibles.

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Vers une mobilité alternative #

L’augmentation des coûts de transport pousse certains Nigérians vers des modes de déplacement plus économiques et écologiques. Femi Thomas, qui dirige FT Cycle Care à Lagos, observe : « Nous constatons que le nombre de cyclistes augmente depuis la hausse des prix de l’essence. » Cette tendance est également encouragée par des entreprises comme Glovo, qui voit un intérêt croissant pour les livraisons à vélo.

Ce changement de comportement pourrait avoir un impact durable sur les habitudes de mobilité urbaine dans les grandes villes nigérianes. Bien que le vélo ne soit pas traditionnellement populaire en raison des défis urbains et de sécurité, la nécessité pourrait transformer ce moyen de transport en une option viable à long terme.

En résumé, la hausse des prix de l’essence au Nigeria a catalysé un changement profond dans la société. Les voitures, autrefois indispensables, deviennent des luxes inabordables pour beaucoup. Cette évolution force les Nigérians à repenser leur manière de se déplacer et pourrait bien redéfinir la mobilité dans l’une des plus grandes économies africaines.

  • Économie : adaptation et survie face à la hausse des coûts.
  • Social : l’impact sur le quotidien des citoyens.
  • Environnement : une opportunité pour des transports plus verts.

Pour 55 000 nairas (31 euros), je peux aller au travail avec la petite voiture pendant deux semaines, alors que je dois dépenser 100 000 nairas (56,40 euros) pour la Lexus, et ça ne me dure qu’une semaine.

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